16 juin, ce jeudi matin à 9h00, nous quittons l’archipel des îles Eoliennes pour faire route vers la Sicile, peu de vent donc pas sûr de passer le détroit de Messine aujourd’hui. Nous essayons de repérer sur la carte au cas où, un mouillage au Nord de l’île qui puisse nous permettre un arrêt, pas forcément abrité et autre problème, cela nous rallongerait la route, en nous décalant par rapport à une veine mét

éo pour la suite.
Contre toute attente, un vent portant fini par nous diriger vers le détroit. L’entrée nous présente un concentré d’architectures, phare, fort, et pylône dont le jumeau est en face sur la côte Calabre, bien sûr le pont électrique aérien inexistant ; en tout lieu des projets se révèlent gaspillage et gâchis écologique…
Le site plait malgré tout au locaux, mais se baigner dans un courant démentiel, est ce bien raisonnable ; nous, nous pleurons notre Dieu, certes le vent c’est accéléré, nous marchons à 9 nœuds,
mais le courant contraire nous laisse généreusement 1 nœuds sur le fond, tu fais le calcul et tu imagines le bouillon.
Nous décidons une escale au mouillage à Pace sur la côte sicilienne en fin de soirée, et nous constatons que le courant se calme, un calcul savant avec les heures de marée de Gibraltar nous aurait permis de passer au bon moment, certes, mais encore faut-il être sur les lieux au bon moment ? Et puis tu l’avais toi, le guide des marées ? Nous non !
Dans la série, je passe une nuit d’enfer, je demande “boites de nuit à ciel ouvert sur la côte”, nouveaux qualificatifs pour nos charmants italiens, sourds et gout de chiottes musicaux, sans parler des effluves de cochonneries qui nous parviennent sur le pont, c’est dire le concentré. Bon ok, ils sont beaux et jeunes, c’est l’été, ils savent s’amuser quoi ; nous vieux, moches, et on ne fait que passer, pour trouver la réplique, encore plus loin, et encore... La tolérance a ses limites.
Hier Boris, nous a envoyé un message pour se faire confirmer que nous seront bien dans le Golfe de Corinthe pour le récupérer, lui et sa princesse. Oui, oui, on se presse et on fait tout pour ne pas rater le rendez-vous.

Brève escale donc, le temps d’un paseo, et expresso, puis achat légumes à un vendeur ambulant et rencontre avec un papi et son garage où “onytrouvetout”.
Rapide déjeuner pour profiter du courant porteur cette fois-ci? Paseo s’envole. Tout le monde sait et surtout le pêcheur malin, que l’espadon dort le jour et en surface, d’où ces drôles d’engin dans le détroit afin le pêcher, en haut la vigie-pilote. Ils ont chacun un port, en fait un enrochement à la côte qui les protège individuellement.
Plus loin, dans le détroit, rencontre joyeuse avec des dauphins, caracoler avec un double coque ça ne se refuse pas.
Nous n’irons pas à Syracuse, je me l’étais pourtant promis cet hiver alors que j’étais à Catane, (
Sicile) mais 4h00 de bus allez-retour pour me balader sous la pluie ne me paraissait pas enchanteur ; cette fois-ci, le prétexte est le crédit temps, il en vaut un autre ; les choix heureux ne souffrent pas de regret : séquence philosophie.

Nous filons donc vers le cap Armi, le vent nous fait du n’importe quoi, on décide donc un arrêt à Bova Marina sur la côte italienne nous y trouverons à la nuit un mouillage bruyant comme il se doit.
Le lendemain, arrêt baignade non loin du cap Spartivento pour attendre le vent, un gentil vent du Sud est arrivé, puis forcissant, spi établi, Paseo largue tout ce qui flotte au moteur sur la même route que nous. Une longue traite, 200 milles nous attend jusqu’à la première île grecque et ionienne Othoni.
Dans la baie Ammou,

soirée d’or, de silence, une promesse ! ? !
Ce n’est que le lendemain, mardi 21 juin que nous mettons pied sur la terre grecque sur l’île d’Erikoussa, la première fois pour nous deux, un seul village qui semble attendre une improbable affluence. Nous y faisons nos premiers achats dans l’épicerie-bar, nos premiers mots grecs éveillent l’indulgence du responsable du lieu, échange avec le sourire. Gentillesse qui ne se démentira pas à l’escale suivante, Kassiopi et lors de la visite de
Corfou