Le Mouillage
Non, non, le mouillage n'est pas la volupté féminine pré-coïtale
Non, ce n'est pas non plus le seau d'eau de mer jeté au visage du mousse en guise de bizutage, non, mouiller c'est jeter l'ancre.
Comme une ancre n'est qu'un vulgaire morceau d'acier (parfois inox pour les plus riches) souvent tordu et rouillé que l'on jette dans l'eau, les marins ont inventé une expression délicate et raffiné afin de contrebalancer la vulgarité de l'objet et du geste : le mouillage.
On a vu que ça désigne l'ensemble : ancre-chaine-câblot, mais c'est aussi l'action et surtout le lieu.
Comme vous n'avez rien à branler d'un chapitre sur un morceau de ferraille, on va parler de ce qui nous fait tous rêver : le lieu, et ce qui nous fait parfois nous engueuler (l'équipage), l'action.
Il y a deux types de mouillage, avec tous les intermédiaires : le mouillage de rêve et celui de cauchemar.
Dans les ingrédients du mouillage de rêve, on peut y trouver :
-Une eau chaude et limpide
-une absence totale de vagues
-pas une habitation
-un rivage bordée d'une plage, mais pas que
-un fond de sable d'une granulométrie suffisante pour une accroche optimum
-une hauteur d'eau entre 3 et 5 mètres, de façon à ne pas se fracasser la tête en plongeant du bateau, et de pouvoir récupérer facilement la petite cuillère tombée accidentellement, tout en cherchant à flinguer au harpon (pas à la petite cuillère) un mérou trop insolent.
-une protection de tous vents
-des sentiers à partir du rivage pour les randonnées.
-1 ou 2 autres bateaux pour ne pas se sentir seuls, et trouver prétexte à boire un coup, mais pas trop près, les bateaux, hein !?!
et ce que préfère Paseo ainsi que les 2 humanoïdes à cheval dessus, c’est bien, à l’heure de la marée basse, bateau posé sur ses 2 ailerons, descendre gratouiller le sable afin d’en extraire les coquillages, voire quelques crabes imprudents.
Dans les mouillages de cauchemar, pas besoin d'user la pulpe de mes doigts sur le clavier, c'est l'inverse de la description précédente, avec en bonus la boite de nuit outdoor qui déverse ce que tout le monde s'accorde à trouver mauvais, mais qui les fait se trémousser (je n’arrive pas à écrire le mot musique) et les abrutis motorisés qui ne sont là que pour faire des vagues et du bruit.
Inutile de vous dire qu'on a fait les 2 extrêmes de cette galerie.
Concernant l'action de mouiller, le mouillage donc, il relève d'un subtil dosage entre l'œil infaillible qui repère l'emplacement, la direction du vent, la profondeur, la longueur de chaine à dévider, la proximité des autres bateaux, et du rivage ainsi que la météo à venir dans la nuit et les jours prochains.
Et c'est là qu'il arrive que l'on ne soit pas tout à fait d'accord sur la synthèse....passons.
Une fois dans notre mouillage (de rêve de préférence), la manœuvre réussie, sans engueulade, un verre d'ouzo ou ti-punch à la main, une poignée de cacahuètes de l'autre, on savoure le spectacle réjouissant du bateau suivant, qui foire sa manœuvre, avec force cris et disputes ; je sais, ce n’est pas charitable, mais c'est si bon.
Laissons ici la plume qui sert à accrocher l'encre sur le papier, des mots que je ne sais ancrer dans ma mémoire.
D’accord, ça ne rime à rien ce que j'écris, avec le clavier en guise de plume, un écran lcd, et un disque dur 160Go, mais j'avais envie....na !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire