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18 oct. 2012

La journée du pêcheur

DSCN0802Nous avons quitté l’île de Marettimo à l’ouest de la Sicile en pleine nuit de jeudi à vendredi pensant profiter suffisamment longtemps d’un vent du sud pour cette traversée de 170 milles jusqu’au sud Sardaigne, mauvaise pioche, très vite du vent d’ouest, pour aller à l’ouest pas besoin de vous faire un dessin, loin d’être l’idéal. Sur le trajet, une touche, mais le coquin nous lâche, sûrement avec la gueule arrachée, m’étonnerait qu’il fasse le beau depuis. Nous avons fait une moyenne de minable et arrivons fatigués au mouillage.

La baie est vaste, mais avec cette manie de vouloir être toujours plus près de la côte, les fonds remontent brutalement de trois mètres à un mètre, Paseo fait sa bourrique et n’avance plus (nous étions à la limite de fond douteux d’après la carte, donc je confirme : fond douteux). Ivan descend et le pousse à la main tandis que je fais du poids à l’avant (pas plus de 53 kg, hein !) l’avantage d’un bateau léger, on arrive à le dégager, il était posé sur de la roche recouverte de mousse, ahhhh il le vaut bien !

Bon ! Repos mérité, le lendemain ne sera pas simple non plus, nous devons nous positionner à l’ouest de la Sardaigne en attendant de filer sur Minorque aux Baléares.

DSCN0810Ce dimanche matin assez tôt, disons peu après le lever du jour nous laissons notre mouillage d’atterrissage en Sardaigne au cap Malfatano (je n’ose voir la traduction) pour rallier sur la côte sud-ouest le port de Calasetta sur San Antioco. Ce sera encore au près, même punition, pourtant un vent de sud devrait arriver, et c’est pour cela que l’on quitte le mouillage, plus de protection et cela dans la nuit, éternel soucis du vagabond des mers.

Trois heures après, l’improbable arrive, oui tout de même, après un an et demi de navigation et 5000 milles, elle mord la bestiole. Ce coup là on va s’appliquer, ralentir le bateau, pour cela lofer (mettre le bateau plus près du vent) et à moi d’enrouler le foc, alors que le pêcheur surveille sa prise, lui laissant du mou pour qu’il nage près du bateau. Et il le remonte en douceur. Chiffon ! Oui  chiffon, je lui donne, pour bloquer l’imprudent à deux mains sur le pont. Là j’hésite, raki, grapa ou vodka, allez zou vodka !

IMG_0787Pensées amicales à nos lointains cousins, Anatole, Irina et Katia qui nous lisent fidèlement. Ils nous avait offert une petite bouteille lors de leur séjour l’été 2009 chez nous. Oui économes, nous sommes, hé hé.

Nous laissons l’infortuné poisson dans le seau, après une rasade dans l’ouïe qui le plonge dans un coma fatal.

Voilà, net, efficace, sans bavure, nan parce que parfois on lit des récits où on évoque la manivelle de winch, voire la dague pour percer le cerveau, le sang qui gicle partout, bref on vous a épargné tout cela.DSCN0811

Voilà un pêcheur heureux, mais “se faire photographier avec un poisson, quel manque de dignité !”

Jeux concours, un séjour à bord à gagner : qui a dit cette réplique et dans quel film ? Toi, fichton, faisant parti de la famille, il ne t’est pas permis de répondre.


DSCN0811-002L’appât, un leurre fait maison, pardon bateau, un bout de couleur effiloché noué savamment à un hameçon avec une surliure.

La petite bête nous a permis deux repas, et un filet légèrement salé pour un apéro tapas.

DSCN0812

Les trente milles jusqu’au port on était laborieux, contre toute attente on trouve un quai là où on pensait mouiller, en Sardaigne et en Sicile les quais libre sont rares et les marinas ruineuses. Ceci dit il a fallu crapahuter pour trouver de l’eau, alors de pêcheur Ivan est devenu porteur d’eau.

Nous sommes restés là jusqu’au mercredi matin, puis des vents costauds de sud-est nous ont emmené jusqu’à Fornells à Minorque.

Sur la route, une autre prise mais qui casse le fil, là nous allions trop vite et on a rien vu ; la mode est au piercing, mais tout de même avec 20 mètres de fil de quoi a t’il l’air ?

200 milles en 26 heures, un vrai rodéo, le frigo n’a pas supporté, HS.

On a pris l’après-midi pour une grosse sieste réparatrice, le lendemain nous irons en bus à Mahon pour acheter une clé 3G, celle que j’avais réussi à débloquer et à utiliser en Grèce et Turquie, a lâché aussi.

L’automne est bien avancé, avec de belles journées ensoleillées, on espère naviguer un mois encore même si les occasions sont rares, il y a bien souvent du vent fort et cela depuis un mois, on a surfé avec les orages, une connexion journalière est nécessaire pour faire un point météo et profiter des bons flux d’air et surtout ne pas se faire surprendre par du gros temps.

Où vont-ils passer l’hiver ? Impossible de vous répondre, marina trop chère, chantier overbooké pour sortir le bateau et éventuellement refaire les safrans, nous sommes vagabonds en errance, ce qui ne serait pas un soucis en soi, si ne c’était pas greffé un autre : notre locataire quitte la maison, et on ne trouve pas à le remplacer, en fait pas simple à distance. Rentrer oui, mais laisser le bateau où ? Pas facile d’être serein.

Le prochain sujet qui me vient à l’idée, “Ses rencontres formidables !”

Hasta muy pronto y besitos por todos.

Olé !

2 commentaires:

  1. coucou les vagabonds méditerranéens,
    voila un petit moment que je n'avais pas posté mais je continue à suivre votre periple regulièrement.
    ces derniers jours furent tres agité en mediterranée (ce n'est pas peu dire d'ailleurs!) j'espere que votre mouillage fut assez abrité et que vous n'avais rien cassé!!
    l'arrivée du temps hivernal fut assez brutal cette année mais il parait que c'est ce qui nous attends les années futures alors faudra en prendre l'habitude.
    bon courage pour la suite
    ciao paséo

    SERGIO

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    1. 'lut Sergio,

      Ça fait plaisir de te lire,

      Toi le passionné de météo, je me doute bien que tu suis bien tout ça ;-)

      Nous sommes toujours bloqués à Menorca avec des coup alternés de nord et de sud. Heureusement il y a un bon mouillage, ça fait trois fois qu'on y revient pour s'y planquer. Bon on aimerait poursuivre tout de même...

      La semaine dernière on a bien senti le frais du nord, de la Drôme quoi, ahahaha .

      Portes-toi bien l'ami, à bientôt

      La Patou :-)

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