Les Cyclades, partie I

Santorini, Santorini, Santorini son nom sonne comme un chant joyeux !

Le printemps est gai aussi.
Nous partons à pied sur la route de Firà, espérant faire du stop, sous nos yeux une image paradoxale, mais néanmoins poétique, fleurs champêtre et cartouches vides sur fer à béton. La campagne est parsemée de parcelles cultivées, nous sommes surpris de voir jeunes et moins jeunes y travailler, la réflexion peut paraitre bizarre, mais en neuf mois en Grèce dont cinq en Crète, nous n’avons vu peu d’activité hormis dans les tavernas et plus modestement la pêche et la mono-culture de l’olivier prime sur tout ; il nous a été rare aussi de voir un potager près des habitations.

Une rencontre qui aurait bien plu à Maroussia, elle rêvait de revenir de l’aéroport en carriole tiré par un âne.

 

Une voiture s’arrête, de voileux nous voilà routard et il nous faut peu de temps pour rejoindre la ville perchée sur le cratère, le temps d’apercevoir disséminées dans la campagne trop de constructions inachevées, verrues de béton, on avait espérait que ses lieux seraient épargnées.

Le privilège de visiter des lieux touristiques à cette saison, c’est justement de ne pas être englué dans la masse ; le chauffeur de la voiture nous disait que c’était dommage, tout était fermé, restaurants, boutiques ; oui merci c’est une chance pour nous, rien de triste à déambuler dans le dédales des rues, un plaisir à les noter soignées, ce qui n’est pas le cas ailleurs, sur le continent ou en Crète parfois.

On ne s’y trompe pas la saison arrive, il flotte dans l’air les effluves de peinture acrylique, la chaux étant passée de mode.

Le ciel est superbe, il ne me semble pas avoir déjà vu une luminosité aussi limpide.

Le retour au port se fera en bus qui nous laissera au carrefour, le port étant sans liaison à cette époque.
Le lendemain départ pour une navigation dans le cratère, pfffffffff pas de vent et marre du zinzin, on se traine, arrêt déjeuner à la noire île Kamméni, une jeunotte, plus loin vue sur la ville, nous étions là haut hier :

 

 

On met un temps fou à sortir du cratère, 6 miles de long, ce qui n’était pas gênant en soit, grandiose, on se régale. Imaginez ce lieu avec l’incessant ballet de paquebots et autres plus ou moins bruyants, laissant le plan d’eau chahuté. Nous devions rallier Ios ou Sikinos avant la nuit, un os, des vents forts sont prévus pour bientôt et d’après nos fichiers pour un moment et cela nous intéresse pas d’être bloqué à Santorin, le seul port sûr étant au Sud de Santorin et isolé de tout. Nous aurions aussi aimé faire un stop à Thirassia, à Ia

et voir le site d’Akrotiri.
Du vent prévu donc, mais pour l’instant celui de ce jour ne pointe pas le bout de son souffle dans la bonne direction, puis une fois éloignés de l’île, dame pétole s’installe.

Nous arrivons au sud de l’île d’Ios sous les derniers rayons de soleil, nous piochons dans l’anse Mangarani, pas un chat, ni toutou, ni nunu, haut lieu déserté, pas fous les adeptes, l’eau est frisquette, 17 °. Nudistes ou pas, agglutinés et bruyants, ils ne pouvaient pas être plus proches de la nature que nous ce soir là, silence total, plan d’eau partagé avec un bateau de pêche à l’ancre juste à l’ouest, son projecteur telle une veilleuse dédiée à un enfant craignant la nuit noire.

Le lendemain nous avons attendu l’après-midi pour avoir du vent et quitter le mouillage, évidemment dans la trombine, et il a forcit, aussi pour éviter la galère d’accoster dans le port, nous avons fait un nouveau mouillage en attente dans une crique à son sud. Soirée fraiche, “si tu faisais un gâteau d’anniversaire pour réchauffer la nacelle.
Et voilà mamie, je crois bien que j’ai pris un coup de vieux, souffle ses lampes led. Le gâteau, chocolat-amande, délicieux comme un brownie a cuit dans un moule en alu et en guise de four, le faitout en inox à fond épais, il a été mis un petit récipient en verre sous le moule pour ne pas cramer le fond .

L’occasion de vous avouer côté astuce, un truc bien pratique sur une idée géniale du capitaine, la bouillotte, simple, de l’eau chaude dans une bouteille plastique.

Nous sommes au port le jour suivant, très sympa, relativement animé par la vie locale.

Le printemps à bord.

Le jour suivant, une visite au charmant village (hora, chora) s’impose, quelques marches plus haut, vue imprenable, ça valait bien un effort. Le vent a forcit à nouveau mais devrait se calmer demain.

Une dernière nuit sous la protection de Ag. Irina

 

 

 

Le samedi nous filons sur vers les iles du sud de Naxos, nous abordons Iraklia par le sud et l’est sans être emballé par un mouillage, parfois il suffit que la lumière ne le présente pas sous un bon côté et on se décide avant la nuit pour Schinousa dans une anse au sud-ouest.

Le lendemain matin nous changeons pour une autre située au sud en vue de débarquer, au loin trois dauphins caracolent dans le passage formé avec l’île de Ofidousa, très peu de vent, le bâteau glisse à 2 nœuds, rien ne presse, le silence se déguste.

Un complexe résidentiel a cannibalisé la pointe et surtout l’accès à la plage, nous sommes donc obligés de crapahuter dans un champ à flanc de colline pour atteindre une route, il bourdonne d’abeilles qui butinent un tapis infini de thym, des moutons font la sieste sous de rares arbres. Une clôture en fer à béton, c’est la mode dans le pays, nous bloque, au loin le berger nous a repéré, il stoppe son 4x4 devant ce qui semble être une barrière, lorsqu’on l’a rejoint il nous montre comment bien la refermer et nous embarque, direction le village, la route ressemble plus à un chemin, il nous laisse au centre.

La visite du bourg est brève, toujours du blanc, du bleu, joli, modeste mais soigné, oh oh une glycine.  Un km de marche dans une petite vallée cultivée et plus bas nous découvrons un adorable petit port désert.

 

 

 

Nous remontons au village grignoter des mezes, allumage sur le prix, on nous a pourtant bien dit de préférer les établissements où il y a du monde, trop de cacophonie, l’autre nous plaisait plus mais il attendait les seuls touristes de la journée, nous!

Nous retournons au bateau pour une sieste vite gâchée par une sono dans une villa pourtant lointaine. Nous décidons de partir pour passer la nuit entre l’île de Dhrima et Andikaros, curieux site sauvage où, dès la nuit tombée, nous avons entendu des cris de bêtes fauves ou pas, en tout cas non identifiables et quelque peu inquiétants, cela ne nous a pas empêché de passer une excellente nuit avant de filer sur Amorgos.

A suivre…

Fin de l’aventure …

ou du régime crétois, ah ah ha ! On a eu peur !

 

Ce dimanche 18 mars, au point du jour.

La veille au soir, un diner bien sympathique sur l’étonnant bateau de Andy et juste avant dernier apéro sur le confrère de Paseo avec nos amis Slovènes.

 

 

 

Pour notre désolation vent quasi nul, parfois un peu plus mais arrière, mer chaotique, ce qui exclut la moindre chance de rallier l’ile convoitée au bout des 66 milles avant la nuit et sans le moteur on s’y collait pour une deuxième.

L’arrivée au port sud, Vlikadha assez tard sera faite sans difficulté mais sous tension. On espérait trouver une bouée verte pour laisser à tribord un récif, ensuite on nous conseillait de serrer le brise-lame extérieur pour éviter un enrochement sur le brise-lame intérieur, oui bon ok. Il y a bien des feux d’entrée, mais le vert est positionné de façon erronée sur la cartographie CM 93, c’est à dire à bâbord de la deuxième entrée, c’est tellement gros qu’on ne tilte pas de suite. Heureusement que le port était éclairé pour bien la voir cette entrée, sinon à l’aveuglette on s’emplâtrait sur la digue ; à noter que dans la réalité ce feu vert n’est pas pour autant bien positionné, puisqu’on doit longer la digue avant de virer à l’intérieur du bassin. .

En quittant le port on a constaté qu’il avait été bienheureux de tracer au milieu car à tribord en sortant le chenal est curieusement envasé et pas de trace ni de l’enrochement, ni des récifs et leur bouée. Bref tout cela pour vous dire que parfois les moments sont tendus et qu’en règle générale nous faisons comme si rien n’était fiable, à la limite notre intuition l’est plus.

Le lendemain matin, la priorité, trouver de l’essence, vélo plus jerrican, il aurait peut être dû prendre le bidon de lait !

Voilà qui nous change des chèvres, il y avait bien longtemps que nous n’avions pas vu de vache.

Bleu et blanc en veux-tu, en voilà

La croisière s’amuse, suite…

Le vent s’est levé, il ne fait pas si chaud que ça, mais la balade est agréable.

 

 

 

 

On a fini par trouver l’emplacement de l’ancienne Basilique Minoenne, non pas là…

Là …

Je verrais bien ce genre de détails dans ma salle de bain.

Le lendemain, vendredi, et déjà le cinquième jour de son séjour avec nous, nous changeons de mouillage, sachant que nous reviendrons dans la baie plus tard pour attendre une méteo favorable qui nous permettrait de filer vers les Cyclades, oui encore une perturbation qui s’annonce, dernier jour de répit et nous irons trouver le confort du port pour la fin de son séjour.

 

Nuit dans une jolie anse, hormis les hôtels sans charme, tout prêt de Ag. Nikolaos où le lendemain nous sommes à quai.

 

 

 

Nous prétextons la rencontre avec un phoque déjà vu en janvier pour nous promener en front de mer, mais point de bestioles, nous rentrons assez tôt pour effectuer les achats souvenirs incontournables, puis repos pour elle, et grosse lessive pour moi, j’abuse du confort de la marina, une vraie douche sera appréciée aussi, et livraison d’une voiture à deux pas du bateau s’il vous plait. Soirée agréable dans un restaurant s’adressant plus à une clientèle grecque que touristique, les plats étant plus savoureux et élaborés.
Ce soir on se couche tôt, demain dimanche 11 mars, longue journée pour visiter le palais de Cnossos visite ici

Le site m’a moyennement plus, certes c’est une reconstitution, mais l’âme du lieu y perd son authenticité, marcher sur des terrasses et dallage en béton n’a rien d’excitant.

Nous sommes revenu par le plateau de Lassithi, passant col et vallée en habit printanier.

 

 

Champ de tisane, heuuuu de camomille.

Au loin sommet enneigé, le plateau lui-même à 850 mètres était inaccessible la semaine dernière, parsemé sur sa surface de moulins à vent pour irriguer les arbres fruitiers.

 

 

Ce spécimen serait plutôt dédié pour la farine ou les olives.

 

L’escapade s’achève, nous pensons déjà au départ demain lundi, le mauvais temps se précise, aurait-elle eu de la chance ?

Denier verre à l’aéroport d’Héraklion, escale à Paris où son petit fils va prendre le relais.

 

La route du retour mélancolique comme le ciel, la bruine nous permet malgré tout d’apprécier le paysage, échappée belle sur la baie dElunda que nous allons retrouver demain, le temps de faire une nouvelle grosse lessive et dernier préparatifs.

Ahhhh cela manquait, un soucis avec la police du port, l’attestation d’assurance ne plait pas, oui celle là même qui convenait depuis notre entrée en Grèce, mystère.

Sale temps, au mouillage l’annexe a fait une pirouette sur l’eau avec son moteur, un ‘tit 2 ch Yamaha simple d’entretien et brave. Bain forcé pour Ivan pour récupérer les rames, lui et le moteur sont passés ensuite à la douche.

Cinq jours de patience et…

La croisière s’amuse

Prise de contact avec la faune locale, Monsieur Pélican ne voulait pas qu’elle s’approche de son protecteur, poissonnier de son état.

 

 

 

 

Complément d’approvisionnement, l’occasion de saluer une dernière fois les fournisseurs, laitier là où nous avons dégusté les meilleures yaourt de brebis, boucher, poissonnier encore lui, boulanger, torréfacteur pour les cacahouètes et donc prétexte à balade pour Maroussia .

 

 Départ de Sitia mardi 6 mars pour la baie d’Elunda, après achat fruits et légumes au marché, vent pas forcément très fort, mais mer chaotique ce qui laisse un arrière gout inconfortable, vite le seau. Ivan voulait rebrousser chemin, Maroussia ne le souhaitait pas et je ne doutais pas que cela se passe mieux grâce à une pilule Cocculine, une banane pour adoucir l’estomac, une sieste, un bol d’air chaudement habillée, et un thé of course, bref le cocktail gagnant.

Arrivée en vue de Spinalonga et nous mouillons face à Plaka.

 

 

 

 

Le lendemain matin, Monsieur fait du zèle, eau 14 °, remontée rapide sur la jupe.

 

 

Dans la matinée descente à terre pour visiter le village touristique, endormi à cette saison, le site est pour nous seuls. Quelques vestiges trainent de-ci de-là, nous sommes installés devant une meule.

 

 

 

 

Après le déjeuner nous partons à l’assaut de la citadelle, échec, elle nous résiste, ouverte que le week-end en cette saison, et encore même pas sûr, elle semble en chantier.

 

Jolie vue tout de même.

 

 

Allez, encore une photo de famille ^^ et c’est maitre Raymond qui pilote le bateau jusqu’au fond de la baie, le soir nous mouillerons face à Elunda, très peu de vent, la nuit s’annonce calme.

 

 

 

Tout aussi calme le lendemain matin, un bateau stoïque sur l’eau, son propriétaire vient faire connaissance avec son annexe avant de retourner à bord, nous l’invitons pour ce soir. Ivan et Maroussia ramènent des rougets achetés à un pêcheur dans la rue, et, et … l’ami Slovène et son fiston qui doivent rendre visite à Andy. Du coup ils sont invités à visiter son bateau.

Au programme cette après-midi, promenade à terre…

A suivre…